Procès : Soutenons les lanceurs d’alertes de Greenpeace et fermons les centrales nucléaires périmées
Les 29 militants de Greenpeace qui avaient pénétré le 15 juillet 2013 dans la centrale nucléaire périmée du Tricastin seront jugés mardi après midi au tribunal de Valence.
Europe Ecologie les Verts Rhône Alpes appelle la population à venir soutenir ces militants et rappeler au Président de la République ses promesses de campagne. Rendez vous à 13H le 14 janvier devant le tribunal de Valence.
« Les militants de Greenpeace sont des lanceurs d’alerte. Europe Ecologie les Verts tient à signifier son soutien à leur action », souligne Bruno Bernard, secrétaire régional d’EELV Rhône-Alpes.
« Condamner ces lanceurs d’alerte, alors que les pouvoirs publics ne voient pas souvent venir les scandales environnementaux ou sanitaires, c’est museler des femmes et des hommes qui s’engagent pour la protection de tous, rappelle Christian Moyersoen, porte-parole EELV Rhône-Alpes. Construite pour durer 30 ans, la centrale de Tricastin, en service depuis 33 ans cumule de trop nombreux risques : vétusté, cuve du réacteur 1 fissurée, risque sismique et d’ inondation. La centrale est située sur une faille sismique active, 7 mètres en contrebas du canal du Rhône en aval de digues qui peuvent rompre. Il est essentiel d’informer la population! »
Mise en service en 1980 pour alimenter en électricité l’usine AREVA d’enrichissement d’uranium Georges Besse 1 qui a fermé en 2012, cette centrale n’a plus de raison d’être maintenue en activité. Seule la recherche de profits sur un équipement déjà amorti peut justifier l’entêtement d’EDF à maintenir son exploitation, sans se soucier suffisamment de la sécurité des territoires.
« La proximité des autres équipements nucléaires et chimiques du Tricastin, les opérations délicates menées pour le démantèlement de l’usine Georges Besse 1 rendent l’exploitation de cette centrale particulièrement dangereuse, rappelle Véronique Rousselle, conseillère régionale EELV et membre de la Cligeet, la Commission Locale d’Information des Grands Equipements Energétiques du Tricastin. La centrale est située dans une zone très peuplée avec 1 200 000 habitants à proximité. Les très nombreux dysfonctionnements relevés dans l’exercice de crise mené il y a quelques semaines autour de la centrale, montrent que les autorités ne sont pas prêtes à faire face un accident nucléaire. Enfin, la gestion des récentes fuites de tritium, non réglées pendant des mois, rappelle la difficulté qu’a EDF à répondre aux exigences de l’Autorité de Sureté Nucléaire. »
Pour Michèle RIVASI, ancienne directrice de Greenpeace et eurodéputée, « le premier enseignement de cette intrusion, contrairement à ce que nous disent l’Etat et EDF, c’est que la sécurité de nos centrales nucléaires n’est pas assurée. Aujourd’hui ce sont des non violents qui nous alertent de cette lacune. Demain, des personnes mal intentionnées pourront pénétrer dans la centrale et être à l’origine d’un accident qui touchera la population rhônalpine. Ainsi, Greenpeace nous a offert un audit gratuit sur la sécurité des centrales ; on ne peut donc pas condamner ces militants pour nous avoir informés de cette lacune de première importance ».